Franco Vaccari

 

Notes prises lors d’une conférence le 17 avril 2011 au Museo di Fotografia Contemporanea à Cinisello Balsano, à À l’occasion d’une nouvelle édition de son livre :
Franco Vaccari, Fotografia e inconscio tecnologico, Milan, Einaudi, collana Piccola Biblioteca, 2011.

 

Roberta Valtorta:

1ère édition en 1979; 2ème en 1994.

Mon article à l’époque : « au centre de la catastrophe sémantique ».

Potentialité de la photographie quand elle n’est pas spécifiquement artistique.

Tradition du lien de la photographie avec la peinture.

Le processus compte plus que l’image.

Le feedback est un facteur de hasard.

L’absence du sujet conscient.

Similitude avec Flusser.

 

Paola di Bello (artiste, Brera) :

Différence entre contemplation et représentation, différence avec l’action.

Luca Pancrazzi en 1998 : photomaton multiple ?

Salvatore Saeci (Gaeci ?) : peinture répandue au sol par les passants.

 

Nicoletta Leonardi  (éditrice du livre Feedback) :

Au-delà du postmoderne.

La photographie n’a pas seulement une signification en soi, mais c’est aussi un facteur actif dans les relations sociales.

La photographie est un agent social autonome.

 

Luca Panaro (a écrit sur le travail de Vaccari) :

La photographie est une mécanique autonome.

Le spectateur est actif, l’artiste est en retrait ; exemple de la créativité collective des réseaux sociaux.

 

Franco Vaccari (enregistrement de 47 minutes 38 secondes) :

Je ne pensais pas que le livre aurait autant de succès.

J’étais alors dans une solitude absolue ; l’artiste travaille sans demande (sinon, c’est un produit).

J’avais commencé à utiliser ce concept mais sans que personne ne m’en reconnaisse la paternité.

Mais je connaissais Luigi Ghiri, grâce à qui ça a été édité. Je ne pensais pas que 30 ans après ça puisse intéresser encore quelqu’un.

J’ai rencontré Flusser à Turin pendant un congrès sur la photographie, je ne sais plus lequel. On s’est mis à parler et cette personne qui était professeur d’université et dont les idées avaient une autre circulation en Allemagne, était intéressé par mes idées, dont je ne parlais pas souvent. J’ai parlé avec beaucoup de plaisir avec ce petit vieux. Quatre ans après est sorti dans la même maison d’édition son essai Pour une Philosophie de la Photographie avec des idées assez similaires aux miennes [1987]. Loin de moi l’idée qu’il ait pris quelque chose de ce que je lui ai raconté ce soir-là. Mais sûrement, nous allions dans la même direction. En fait j’ai découvert ce parallélisme d’idées quand son livre est sorti. C’était une personne extrêmement sympathique, cordiale, et, chose très rare, il était très attentif.

Quelqu’un m’a dit que l’inconscient c’est l’émotion, l’émergence de ce qu’on a oublié. Mais pour moi, c’est l’inconscient au sens de Lévi-Strauss, pas de Freud, c’est l’inconscient de production. Le médium photographique, comme les autres médiums technologiques, traversé par un flux matériel,  est structuré par des règles qui échappent à ceux qui ont construit le médium, donc les règles de la structure de production sont inconscientes dans ce sens, et elles fonctionnent indépendamment de qui a construit le médium.

La photographie entre théologie et technologie.

La théologie est un autre discours, une science dont nous n’avons pas d’expérience concrète

Popper définit la science comme quelque chose de falsifiable. La distinction entre science et non-science est la falsificabilité. Par définition, la technologie n’est pas falsifiable.

Si on parle de quelque chose qui ne peut pas être vérifié, pendant des millénaires de réflexion, on a mis au point des techniques de pensée extrêmement sophistiquées qui, à mon avis pourraient aussi être utilisées pour un discours sur le rien, comme le discours sur la photographie autrefois. Cette attraction pour la dimension non immédiatement perceptible et concrète pourrait être l’aspect que vous avez remarqué.

Je suis un troglodyte technologique.

De Lacan, je ne suis pas allé plus loin que l’introduction, au fait que le langage soit lié à l’inconscient, que l’interprétation des rêves passe par le langage parlé.