Jean-François Lecourt

 

1er entretien le 20 novembre 2010, à Paris 

Réalise des tirs photographiques depuis 30 ans.

Beaux-Arts de Rennes 1975-1979.

Influencé par Support Surface, Dezeuze, le body art, Gina Pane.

A voulu déconstruire l’acte photographique, inclure la photo dans l’acte de la performance (et non pas comme simple documentation).

La photo est un matériau froid : comment la toucher avec le corps dans sa matérialité ? Implication du corps.

(Aussi performance où il est dans la chambre noire, comme s’il était un film)

Tir et photo : vocabulaires similaires (aussi la chambre) ; symbolique.

 

Deux procédés :

  1. Il fabrique une chambre noire, un sténopé et tire dedans ; le trou créé par la balle fait entrer la lumière.
  2. L’appareil photo est en mode pause, dans une pièce avec une faible lumière. Il allume, tire dans l’appareil, puis éteint (environ 3 secondes). Il détruit l’appareil. C’est aléatoire, la balle peut toucher le film ou pas ; elle peut recréer une image sur le film par son impact, des ombres.

C’est la naissance et la mort, une libération. Pour lui, pas un acte d’autodestruction, pas un suicide par l’image.

La photo prend notre âme (primitifs, Balzac).

C’est un rituel, une installation. Lien avec le tir à l’arc zen.

C’est à la fois une œuvre et un constat.

Mort symbolique de l’image.

 

A aussi fait des vieillissements prématurés d’images (des photos d’identité de conservateurs), les mettant dans des chambres à ultraviolets avec forte hygrométrie.

A montré (à Marseille) des photos peu fixées, éclairées par des UV dans contexte très humide ; comme si elles disparaissaient quand on les regarde (fresques pharaoniques).

Travaille sur miroir avec éclipse de soleil.

 

 

2ème entretien le 26 février 2011 à la galerie Anne de Villepoix à l’occasion de son exposition

 

Nu car statuaire antique, présentation du corps, aussi reflet de lumière sur la peau

Ouvrir : l’appareil, la lumière, le feu (parfois appareil ouvert, parfois déclencheur).

Détruire l’appareil, détruire l’apparatus pour faire l’image.

Tir à l’arc (zen) : de plus avec cibachrome (au lieu de film) image de l’objet-flèche.

Pas de la violence : la photo signifie la mort, mais ce trou noir dans la photo, c’est la vie passant à travers l’image.

Tirage de 3, en général.

 

 

 

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